A nouveau sur l'exposition raciste "Exhibit B" de Brett Bailey





Les lecteurs réguliers  de ce blog se rappelleront de l'exposition de Brett Bailey, "Exhibit B" qui a eu lieu dans la région parisienne en novembre et décembre dernier. Notre pétition contre cette exposition raciste a recueilli 20 000 signatures, et finalement l'exposition a pu continuer seulement entourée de CRS, face à des manifestants, à 90% noirs, qui revenaient tous les soirs.


Plusieurs organisations traditionnelles antiracistes n'ont pas compris que l'exposition était raciste, même si un bon nombre de militants se sont très lentement rendus compte, comme témoigne l'excellent débat il y a quelques mois avec un dirigeant de la Ligue des Droits de l'homme lors du salon de l'anticolonialisme.


Depuis, il y a du nouveau. Dans sa croisade pour expliquer le racisme aux grandes villes multiculturelles du monde, Brett Bailey est allé au Chili, et au Canada. Maintenant il prépare une visite au Brésil et en Irlande.  Pas facile pourtant pour le pauvre professeur. A Toronto, les organisateurs se sont dits "avant d'exhiber des corps noirs à moitié nus, enchaînés et interdits de parole, on va quand même demander l'avis à quelques organisations Noires locales." Ils ont très vite compris que ces organisations voyaient l'exposition au mieux comme une insulte et ont annulé le show. A Sao Paulo un collectif se prépare à s'opposer à l'oeuvre de Bailey (rappelons nous que les Noirs constituent plus de 40% de la population du Brésil, alors de l'argent public pour une expo qui parle uniquement aux Blancs est une idée particulièrement obscène). Et en Irlande également l'opposition s'organise.


C'est un phénomène de foire: ce Blanc qui se dit antiraciste, qui trouve amusant d'exhiber des Noirs enchaînés et muets, derrière des lignes de CRS pour protéger l'exposition des manifestants noirs. C'est un phénomène de foire : ce Blanc qui se dit antiraciste qui a toujours refusé un débat contradictoire avec ses critiques (il a refusé à Londres, à Paris, à Berlin, au Chili...).

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