ATTAC appelle au meeting contre l'islamophobie. le 6 mars

Déclaration du CA d'Attac

Lutter contre l'islamophobie et l'antisémitisme,
deux impératifs urgents et indissociables

La grande marche républicaine du 11 janvier, même si elle ne reflétait pas la diversité de la société française, a porté un message fort de fraternité. Cet élan ne peut cependant masquer l'augmentation sensible des actes islamophobes et antisémites, ainsi que la stigmatisation insupportable de personnes voire d'enfants qui ne se sentent pas « Charlie ».

Face au chômage et aux inégalités aggravés par l'austérité, nous connaissons tous les dangers de la désignation de bouc-émissaires. L’antisémitisme, toujours vivace, fait l’objet d’une lutte résolue et indispensable de la part des pouvoir publics. Mais l'islamophobie -  « la peur, ou une vision altérée par des préjugés, de l’islam, des musulmans et des questions en rapport » selon le Conseil de l'Europe – tend elle aussi à se répandre.

La laïcité refuse que des dogmes religieux déterminent la loi commune. La neutralité confessionnelle de l'Etat garantit à chacun la liberté de conscience et l'égalité des droits. La laïcité respecte donc les croyances et réfute la représentation néoconservatrice des antagonismes sociaux qui voit en l’Islam une menace contre la démocratie et prône le « choc des civilisations », désignant les jeunes musulmans de France comme autant d’agents djihadistes potentiels.

Or les populations issues de l'immigration sont déjà victimes de contrôles répétés au faciès dans la rue et de discriminations supplémentaires sur le marché du travail. La France soutient sans faille Israël contre les Palestiniens. Ses interventions répétées en Afrique (Mali, Lybie, Centrafrique, Côte d'Ivoire …) renforcent la déstabilisation du continent. Tous ces facteurs discréditent la promesse républicaine de liberté, d’égalité et de fraternité, déjà bien mise à mal, et alimentent le sentiment d'injustice et de relégation dans les banlieues populaires.

Islamophobie et antisémitisme se renforcent mutuellement. D’autant plus que, dans le contexte d'injustice permanente contre les Palestiniens, l’indignation face à la politique israélienne est assimilée par le Crif et par l'État à de l'antisémitisme, et que des manifestations de solidarité avec Gaza ont été interdites sous ce prétexte. L'identification faite officiellement entre sionisme, Israël et juifs contribue alors à ce qu’une légitime indignation puisse parfois se perdre dans un antisémitisme hideux. Ce qui aggrave encore la fracture sociale et culturelle au sein du peuple français.

Après les émeutes de 2005, le mouvement social et syndical n'a pas su réduire cette fracture, qui s'est même encore amplifiée. Le racisme, en divisant les classes populaires, a toujours favorisé le maintien des dominations. Il est urgent de nouer un dialogue et une coopération entre les organisations associatives et syndicales classiques et celles des quartiers populaires qui, confessionnelles ou non, luttent pour l'égalité des droits et la démocratie. C’est pourquoi Attac participera au meeting contre l’islamophobie organisé le 6 mars à la Bourse du Travail de Saint-Denis.
Attac France,
Paris, le 25 février 2015


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