Laurent Lévy écrit sur Dieudonné, Charlie et le terrorisme

Laurent Lévy a écrit... ce que je voulais dire!:

"Bon, je vais encore me faire mal voir de tel ou telle. "On peut rire de tout" était l'un des slogans favoris des amis de Charlie. je ne suis pas Charlie. Je n'aimais pas Charlie. Faut-il que je précise ici que je trouve abominable l'attentat de mercredi ? (pour éviter d'autres procès d'intention, ils pleuvent ces derniers temps, je précise tout de suite que je trouve également abominable celui de vendredi). Mais voilà : la nouvelle du jour, c'est que Dieudonné serait en garde à vue, accus d'apologie du terrorisme. Faut-il que je précise ici que je n'aime pas Dieudonné, que je crois que lui et Soral représentent un véritable danger, politique et idéologique, et qu'ils sont pour moi l'un et l'autre des ennemis à combattre ? Je commence à en avoir marre de devoir prendre des précautions oratoires pour éviter d'être accusé de complicité de crimes contre l'humanité, de négationnisme, d'antisémitisme, et de pédophilie. mais c'est ainsi. Toujours est-il que Dieudonné est en garde à vue.

L'apologie du terrorisme qui lui est reprochée aurait consisté à écrire "je suis Coulibaly". Ceci n'est pas une apologie du terrorisme. C'est une connerie nullissime, maladroite, intempestive, et de mauvais goût. Mais après tout, le mauvais goût est une vieille tradition bien française, que Charlie a merveilleusement illustrée. A-t-on le droit de rire de tout ?

Je crains que ce ne soit que le début : après Dieudonné (je le répète : ce type représente, non pas tout, mais une bonne part de ce que je déteste, d'une détestation qui a tout pour être réciproque), à qui le tour ? Allons nous nous engager (je pose la question, mais ma réponse est claire : je crains que oui) dans une spirale répressive nouvelle ? des voix se sont faite entendre pour voir ce crétin complice des assassins. D'autres visent ATTAC, le NPA, le PIR. A qui le tour ? La lutte contre le terrorisme passe-t-elle par la police des expressions ? Sur un ton grandiloquent, on dirait : "Si c'est le cas, les terroristes ont gagné". Je ne suis pas Charlie. Je suis encore moins Dieudonné. Mais je ne suis pas plus Valls, Cazeneuve, Sarkozy et Omar Bongo. Je ne veux ni de Patriot Act (même s'il me semble que le nom de ce paquet de mesures liberticides est bien trouvé), ni de Guatanamo. Ni de bâillon pour qui que ce soit. Les idées fausses se combattent avec des idées justes, et avec quelques autres activités sociales, politiques et idéologiques."

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