Quel genre de parti nous faudrait-il ? Weekend de débats de la Gauche Anticapitaliste : compte rendu partie deux
Weekend de débats de la Gauche Anticapitaliste : compte rendu partie deux
Quel genre de parti nous faudrait-il ?
La deuxième session était consacrée à la question "Construire un parti, oui, mais lequel?"
Les intervenants proposaient de présenter un bilan de deux grandes expériences militantes du xxe siècle en France: le Parti socialiste Unifié et la Ligue Communiste (ensuite la LCR )
Le premier intervenant, Jacques Sauvageot retrace l'histoire du Parti Socialiste Unifié: les différentes organisations qui l'ont constitué, les phrases clédes textes des différents congrès.
Textes de 1960 "un parti révolutionnaire ... Un parti de classe"
"La seule issue à la crise capitaliste est le socialisme , dont l'avènement sera une oeuvre de longue haleine et pour lequel le parti doit étudier la forme de la transition"
1960-66
Certains tels que Serge Mallet mettait en avant des analyses sur la " nouvelle classe ouvrière" et l’influence décisive des nouvelles couches intermédiaires.
« Le progrès technique tend à rapprocher l'ensemble des salariés participants à la production, des ouvriers aux ingénieurs, qui ont en commun d'être exclus des responsabilités décisionnelles de la production. Dans ce contexte, les travailleurs des secteurs les plus avancés de la production jouent un rôle particulier dans la stratégie de la lutte sociale. »
En 1964 le parti élabore un "contre-plan" économique et social , alternatif a unPlan gouvernemental.
Et défend avant tout l'anti impérialisme.
En 1965, pose la question de l'autonomie du parti et la nature des alliances possibles.
En 1965 le PSU fait campagne pour voter Mitterrand, mais de façon autonome
En 1968 on commence à mettre en place des sections d'entreprise.
Mai 1968 slogan " pouvoir ouvrier, pouvoir paysan, pouvoir étudiant, pouvoir au peuple"
« ... Si l'on renonce aux réformes de structures exigées, à la reconnaissance du pouvoir
organisé des travailleurs dans les entreprises et des étudiants dans les universités, à la
définition des modalités selon lesquelles ces forces exerceront un contrôle sur la
gestion, si l'on ramène la colère populaire à des revendications purement matérielles,
pour en conclure à un simple replâtrage gouvernemental, il est à craindre qu'étudiants,
ouvriers et paysans, une nouvelle fois trompés, ne se fâchent vraiment. Qu'on le veuille
ou non, la crise de la société capitaliste moderne et de son système de gouvernement est
ouverte ». (Communiqué du 10 mai)
1969 "Les 17 thèses , le choix d'une stratégie résolument révolutionnaire
19-26 octobre 1969 : Michel Rocard devient député
1970 : les Assemblées régionales ouvrières et paysannes (AROP)
26-28 juin 1971 : VIIe Congrès du PSU, à Lille
« Notre parti doit développer son intervention dans les luttes qui se déroulent sur le
terrain de la production. Ceci suppose notamment la multiplication des groupes
d'entreprise et leur capacité d'imposer la pratique permanente des assemblées
ouvrières et l'abolition de la distinction entre syndiqués et non syndiqués dans la prise
de décision. Cela passe donc par le refus d'une soumission inconditionnelle aux accords
d'états-majors et par l'exposé franc des divergences syndicales devant les travailleurs
chaque fois que cela concourt au renforcement de la lutte engagée. C'est à ce niveau
que doit se faire l'élaboration des objectifs et des formes d'action...
En ce qui concerne le travail dans les organisations syndicales il s'impose essentiellement
parce que les syndicats représentent la première forme d'organisation des
travailleurs. Ce qui est en cause à l'étape actuelle, ce n'est pas une prétendue
intégration des syndicats à l'appareil bourgeois, c'est le fait que les stratégies
réformistes qu'ils mettent en avant ne sont pas en mesure de donner au prolétariat les
moyens de renverser ce système et risquent effectivement de les conduire à terme à
l'intégration pure et simple... (Lille, 1971)
En 1971, seize mille adhérents
1972 : un pôle autogestionnaire
Janvier 1973 : création d’un « comité de liaison pour l'autogestion socialiste » (CLAS)
12-13 octobre 1974: Le PS organise les Assises du socialisme.
Octobre 1975 : le PSU organise à Besançon une rencontre des « mini-LIP »
3-4 juillet 1976 : Le PSU organise à Malakoff les Etats généraux de l’autogestion socialiste
Mars 1977, Elections municipales. « Charte municipale » du PSU - « Fédération des élus
autogestionnaires » (FEA).
Le deuxième intervenantraconte son expérience au PSU
Le PSu attirait pour différentes raisons des courants qui ne se retrouvaient pas dans le Pcf ni dans le ps. Le contre-plan a été porté par des groupes technocrates qui ont très mal fini. Il y a des anti-étatistes de gauche qui ont fini par devenir des anti-étatistes de droite.
Le PSU était conscient bien avant d'autres de l'importance des questions écologiques.
Son premier point de faiblesse: une décentralisation extrême qui pouvait laisser chaque section locale faire ce qu'elle voulait, sans grande cohésion.
Il y avait aussi le danger de la concentration excessive sur l'effet médiatique, et l'oubli des effets sur notre périphérie et notre classe.
Le troisième intervenant, François Coustal, nous parle de quarante ans de la Ligue 1969 à 2009
Un parti politique proprement dit ou un réseau de militants du mouvement social ?
Le congrès de la fondation1969 : c'est le moment où le logiciel a été mis enplace
Le journal Rouge crée des cercles de diffuseurs de Rouge
On discutait de notre programme et de la quatrième Internationale.
La révolution semblait proche.
A ce moment existaient des petites organisations nées en 1968, des organisations existantes qui ont beaucoup grandi en 1968 : (des groupes maoistes ou trotskystes, voix ouvrière etc), et des organisations existantes qui sont transformées par 1968 : (Gauche Proletarienne, PSU, JCR)
Lors du congrès de fondation de la Ligue, on ne voulait pas être spontanéistes. On voulait regrouper un avant garde. On voulait retrouver le léninisme d'avant le stalinisme ; on étudiait « Que Faire ».
Que faire etc
Beaucoup du débat tournait autour de l'interprétation de Que Faire, sur quel parti nous faut-il.
On étudiait les quatre premiers congrès de l'internationale communiste.
La concentration était sur le rôle du parti et le rôle du syndicat. Tout autre type d'organisation intermédiaire était considéréun peu suspect, un peu confus.
Les statuts disaient que tout le monde devait respecter les décisions des congrës. Nous étions très volontaristes et avant gardistes
Lors du débat dans la salle,les questions suivantes sont soulevées.
Quel rapport avec le mouvement syndical ?
L'importance de l'implication dans les luttes de base, sans laquelle on ne peut développer une compréhension juste des besoins politiques d'une situation.
Pourquoi le PSU a disparu quand la LCR n'a pas disparu, en tant que courant? Pourtant, le PSU était plus grande et plus implantée. Selon certains, le PSU a échouésur l'union de la gauche.
Conclusion
Il faut que notre organisation, Ensemble ait une utilité spécifique, s’il veut recruter. Elle ne pourra pas être seulement un moyen de construire le Front de Gauche.
Une des difficultés du Npa était les rapports entre les vieux militants et les gens tout nouveaux à la politique. On a trouvé que les vieux camarades pouvaient être élitistes.
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